DOWN TO THE RIVER
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C'est la chanson "Going Down To The River" interprétée par l'âme blessée de Doug Seegers qui a d'abord attiré mon attention lors du dernier Pot Commun IDF d'octobre 2014. Bien que la chorégraphie n'ait pas été élue, je l'ai enseignée à mes intermédiaires la semaine passée. Les paroles de Doug me hantent et la chorégraphie de Klara Wallman se fond avec bonheur dans la mélodie.
La musique et les paroles
On ne prête pas assez attention, en règle générale, aux paroles et à l'histoire derrière les chansons sur lesquelles on danse. En recherchant qui était Doug Seegers, ainsi que Jill Johnson et Magnus Carlson, j'ai découvert l'histoire féérique d'un improbable trio. Jill Johnson est une chanteuse Country suédoise qui présente une émission sur la musique Country en Suède et c'est lors du repérage à Nashville pour l'une de ses émissions, qu'elle a rencontré par hasard Doug Seegers, près d'une maison d'accueil de SDF, alors qu'elle cherchait à interviewer des artistes Country du terroir.
La rencontre dont on retrouve le film sur Youtube, a soudainement dévoilé un talent pur, en la personne de Doug chantant la dureté de la vie avec une émotion calme mêlée de désespérance. Doug Seegers est passé de l'état de sans abri à celui de star country en Suède en l'espace d'une émission. Sa chanson "Down To The River" est restée en tête des Hits en Suède pendant plus de 10 semaines.
Down To The River est l'histoire de cet homme qui va au bord de la rivière laver son âme, encore et encore pour se purifier de ce monde sans pitié qui laisse sur le bord du chemin les inadaptés et ceux qui ne saisissent pas leurs chances.
La litanie nous hante au fil des couplets et le Blues nous donne l'envie irrépressible d'onduler au rythme des vagues du bord de la rivière.
L'interprétation sur laquelle la danse est chorégraphiée est celle enregistrée à Nashville par Doug Seegers, avec la contribution de Jill Johnson et Magnus Carlsson.
La chorégraphie DOWN TO THE RIVER de Klara Walman
Cet air de Blues trouve son complément dans la chorégraphie de Klara Wallman aux accents de WCS, parfaitement synchronisée sur les paroles avec deux Restarts au 3ème et 4ème mur. Il existe 2 autres chorégraphies sur Kickit, plus courtes (32 temps). Celle de Judy Rodgers vise les débutants et parait suffisemment originale pour que je l'essaie et voie si je peux l'enseigner à mes débutants. (Ajouté le 11 février : cette choré est décalée à partir du 6ème mur, j'ai donc décidé de ne pas l'utiliser et d'adapter la choré de Klara pour les débutants).
Klara Willman a capturé l'essence de la chanson dans les figures chaloupées qu'elle propose.
Je m'avance vers la rivière et m'arrête les pieds dans l'eau ("I'm going down to the river"), en Marche, Marche, Out-Out puis je me retourne (Rassemble, Côté et Step 1/4 de tour) pour tremper mon âme dans l'eau ("to wash my soul again") et m'éloigner (Triple Step).
La deuxième section offre une originalité : des Wizard Steps (ou Dorothy) en arrière, comme pour mieux montrer les chemins tortueux du Mal ("I've been running with the devil"), mais vite je me détourne de lui (Pointe et Pointe et Step Turn).
Je suis un laissé pour compte, m'avançant dans la vie sans réelle chance d'y faire ma place ("I've been falling by the wayside, livin' in this world of sin"), Je m'avance (Marche, Marche, Anchor Step) et recule avec ces pas accompagnés de Body Rolls qui symbolisent le péché.
Je m'avance à nouveau vers la rivière (Marche, Marche, Rock Step) et pour y laver mon âme encore (grand pas en arrière, drag, et 1/4 tour Triple Step).
L'histoire de cet homme passé à côté de son destin se dessine sous nos pas et le mouvement relâché de nos hanches. En ce monde, il n'y a plus que résignation et complainte sans espoir réel, si ce n'est que la purification rituelle de l'âme dans la rivière lui permet de conserver son estime de soi, qui l'évite de sombrer dans ce monde indifférent.
Indifférent ? Oui, dans la chanson, mais ce poême triste comme un rituel inopérant, a justement éveillé l'intérêt d'une petite équipe de suédois, surpris et émerveillés de trouver cette gemme dans une rue d'un quartier populaire de Nashville.
Cette chorégraphie libère en nous la tristesse et la beauté de l'existence, qui se laisse apprivoiser lorsque la persistance conduit vers des opportunités uniques, porteuses d'histoires remarquables.
Enseignement
La rythmique est facile à suivre, avec 16 temps d'intro et deux restarts très repérables au 3ème et 4ème mur. La choré est notée Avancés, mais c'est une bonne Intermédiaires, sans plus de difficultés.
Dans mon cours, j'ai d'abord enseigné les 6 premières sections, et j'ai ensuite expliqué le restart du 3ème mur après le milieu de la cinquième section (avec changement des 4 derniers temps en Out-Oui et Hip Roll sur 3 temps) et celui du 4ème mur après le milieu de la sixième section (avec changement des 4 derniers temps en grand pas en arrière et drag sur 2 temps, Rassemble, Step sur &8).
Ensuite, j'ai mis la musique sans changer le tempo. Enfin, les deux dernières sections, plus faciles, ont vite été assimilées.
Je conseille vivement de regarder la vidéo de la chorégraphe, très expressive.
Coda
C'est vrai, le Pot Commun IDF n'a pas consacré cette danse, mais il a eu le mérite de l'identifier, grâce à la vigilance de Ghislaine, qui l'a présentée en octobre dernier. Quelquefois, nous aussi, nous tombons sur des gemmes laissées à l'abandon sur le bord de la route. C'est ce que j'ai ressenti en dansant cette chorégraphie, avant même de découvrir que l'auteur et l'interprète de la chanson s'était mis en scène, un talent méconnu jusque-là, faute, sans doute, d'avoir suffisemment cru en lui-même.
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